Site De Troc Ou Échange?
Germaine Audet
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Troc-echange. com, une solution rapide pour des échanges sans tracas – Elle est révolue l’époque où il fallait se rendre en magasin ou en grande surface pour échanger ses affaires. Il est désormais possible de publier des annonces et de trouver des offres intéressantes sans bouger de son canapé ou de son bureau.
Postez vos annonces en quelques clics et bénéficiez d’une grande visibilité sur la toile. Que vous soyez sur mobile ou ordinateur, il suffit d’avoir une connexion internet pour naviguer à travers notre site.
Si vous souhaitez mettre une annonce en ligne, il vous suffit de la rédiger et de la déposer gratuitement sur le site après inscription. Vous pouvez ajouter jusqu’à 10 photos pour mettre vos objets en valeur. Votre annonce sera prise en compte et mise en ligne rapidement.
Où faire un troc ?
Comment faire du troc en ligne ?
Comment se passe le troc ?
Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre. Troc au marché de Togoville (farine contre légumes), en 2022. Le troc est l’opération économique par laquelle chaque participant cède la propriété d’un bien (ou un groupe de biens) et reçoit un autre bien. Le troc fait partie du commerce de compensation avec l’échange de services au pair [ 1 ]. Il peut intervenir dans le commerce intérieur mais surtout dans les échanges internationaux, lorsqu’un pays ne dispose pas d’une devise convertible.
- Les crises monétaires donnent toujours un rôle un peu plus grand au troc du fait de la raréfaction des signes monétaires;
- Plus généralement dans les périodes de pénuries, comme les périodes de guerre ou d’occupation, le troc redevient un mode d’échange fréquent;
Les différents tickets de rationnement font particulièrement l’objet d’un troc massif, l’égalité de la distribution de ticket ne correspondant pas à la variété de celles des goûts. Mais les biens rares et d’usage courants jouent un rôle nouveau dans les échanges.
- Pendant la guerre de 1940, en France occupée, les pneus rechapés, extrêmement rares, comme l’essence, étaient des moyens d’échanges irrésistibles;
- Les sociétés soviétiques ont toutes connu, à côté des marchés classiques utilisant la monnaie légale, d’importants marchés de troc portant sur des productions personnelles, des biens meubles personnels, ou des biens récupérés sur les lieux de travail;
La contestation du rôle de la monnaie a vu l’apparition de systèmes de troc à dimension sociale. Ils sont connus sous le nom de système d’échange local , mais leur proximité avec les systèmes de monnaie locale laisse penser que le but recherché est moins de rejeter la monnaie fiduciaire , que de (re)créer une monnaie du lien [ 2 ].
C’est quoi une plateforme d’échange ?
Qu’est-ce qu’une plateforme d’échange ? – Il s’agit de la famille des sites web qui sont mis en place pour favoriser l’échange et le partage d’informations dans une logique collaborative. Derrière ce vocable très général se cachent des sites et applications web très diverses.
Comment échanger une moto ?
Les autres documents nécessaires pour échanger une moto – En plus des certificats de cession, vous devrez avoir en votre possession les documents suivants :
- La carte grise à votre nom
- Un code de cession (en cas de télédéclaration)
- Un certificat de non-gage de moins de 15 jours
Ces documents sont à remettre à la personne avec qui vous procédez à l’échange. Celle-ci devra également vous fournir ces mêmes documents qu’elle a en sa possession. Après la transaction, vous pouvez lancer la procédure pour mettre votre nouveau joujou en votre nom. À cette fin, vous pouvez au choix faire la démarche en ligne sur le site ants. Dans les deux cas, vous aurez besoin des documents remis par la personne qui a échangé sa moto, son quad ou son scooter contre votre moto , avec en prime :
- Un certificat de demande d’immatriculation de véhicule (Cerfa 13750*07)
- Une pièce d’identité valide à votre nom
- Un justificatif de domicile de moins de 6 mois
Si vous effectuez la démarche sur le site de l’ANTS, le code de cession vous sera également utile. Attention ! Soyez très vigilant concernant l’ échange de votre moto. Cette pratique comme la vente n’étant pas à l’abri des arnaqueurs. Vérifiez l’identité de la personne, assurez-vous qu’elle vous remette la carte grise, qu’elle soit à son nom… En outre, pour plus de sûreté, établissez un contrat de vente.
Quelle sont les inconvénients du troc ?
Dans une économie de troc, les marchandises s’échangent contre d’autres marchandises. Mais cette organisation des échanges possède des inconvénients : il faut trouver un partenaire à l’échange : il doit y avoir une double coïncidence des besoins ; La fixation des termes de l’échange peut poser problème.
Quels sont les avantages du troc ?
Le troc, c’est quoi ? – Le troc ou l’échange de produits et de services ne datent pas d’hier. Ce concept était déjà utilisé dans l’Egypte de l’Antiquité, alors que la monnaie n’existait pas encore. Depuis on a réinventé ce modèle très utile pendant les périodes de crise et de pénurie.
- Il permet en effet de se débarrasser d’objets dont vous n’avez pas ou plus l’utilité, contre d’autres objets dont vous avez besoin;
- Il s’agit en fait d’une opération blanche, économique et… écologique;
- Un objet troqué signifie un déchet en moins;
Alors au lieu de jeter, lancez-vous dans le troc ! Cette tendance est un véritable succès au point que désormais le troc n’est plus réservé aux objets mais aussi aux services. Par exemple : vous pouvez échanger quelques heures de babysitting contre quelques heures de bricolage.
Pourquoi troquer ?
Le troc pour sauver la planète – Au-delà des économies qu’il peut permettre de réaliser, le troc apparaît aussi bon pour la planète. Il permet de donner une seconde vie aux objets et ainsi, de limiter les déchets. Il s’inscrit donc pleinement dans le cadre d’une économie circulaire.
Quelle est la commission de troc com ?
Le réseau de dépot-vente, Troc de l’Ile, se lance sur la toile. Acheter en ligne un objet dans l’un de ses 176 magasins est dorénavant possible, de même qu’y mettre en vente un objet directement de chez soi. |
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Les dépôts-ventes Troc de L’Ile changent de nom pour adopter celui de leur site Internet Troc. com. Au delà de ce changement d’appellation, il faut surtout retenir, pour cette enseigne née en 1982, le lancement d’un site marchand sur la toile. Troc. com, qui existe depuis 2001, n’était en effet auparavant qu’un site vitrine. Dorénavant, il est possible d’y acheter des objets directement aux 176 magasins, ces derniers actualisant en temps réel chaque nouvel objet déposé, ou cédé.
Troc. com permet par ailleurs de mettre un objet en vente de chez soi en quelques clics. Jouer le rôle d’intermédiaire en ligne n’est pas un concept nouveau. A une différence près toutefois : entre le salon du vendeur et celui de l’acheteur, l’objet passe obligatoirement par “la case magasin”.
Les deux protagonistes n’ont donc aucun contact direct. Pour Georges Yana, président du directoire de Troc. com, il s’agit d’éliminer les limites d’un mode 100 % offline, autant que celles d’une transaction 100 % Web. “Le propriétaire a ainsi la certitude de vendre son objet, au prix qu’il souhaite, et rapidement, tandis que l’acheteur est assuré de recevoir l’article et d’effectuer son achat en toute sécurité.
- ” Concrètement, si un internaute souhaite se débarrasser de sa table basse, il en indique les caractéristiques sur le site, lui détermine un prix, l’accompagne d’une photo et choisit le magasin auquel il souhaite associer la vente;
En quelques minutes, l’objet apparaît en ligne. Une première décote de 10 % est prévue au bout de 15 jours, puis une seconde, avant qu’il ne soit retiré du site, s’il ne trouve pas preneur au-delà d’un mois. Si l’objet s’y prête – rareté, originalité – l’objet peut être mis aux enchères, avec l’accord préalable d’un point de vente.
Une fois vendue, la table basse doit être déposée par son propriétaire au magasin, lequel l’inspecte et valide la vente, avant que le nouveau propriétaire en prenne possession. Dans les deux cas, un service de livraison est également possible.
Si l’acheteur n’est pas satisfait de l’objet lorsqu’il le découvre, Troc. com s’en porte garant et le rembourse. De même qu’il propose au vendeur de lui racheter son bien. La commission en magasin – de 35 à 45 % selon l’objet – diffère toutefois de celle prélevée en ligne.
Plus proche des 30 %, celle-ci reste supérieure à celle pratiquée par d’autres plate-formes telles que PriceMinister. Mais Pierre Engel, directeur général adjoint, estime que ce taux ne sera pas dissuasif.
“Troc. com permettra aux particuliers de vendre leur objet à un meilleur prix tout en obtenant un certain service, contrairement à d’autres sites dont l’objectif est de l”acheter le moins cher possible, pour le revendre le plus cher. ” Mais l’acheteur, sera-t-il prêt à dépenser plus ? Pierre Engel se prépare à gérer “3 millions de visites mensuelles et 200 magasins.
L’objectif est d’augmenter le chiffre d’affaires de ces derniers [en moyenne 850. 000 euros, ndrl] , de capter une nouvelle clientèle et de réaliser en ligne 10 % de notre activité d’ici 3 ans, 20 % à plus long terme.
” En 2007, le chiffre d’affaires global s’est élevé à 148 millions d’euros (+ 7,2 %). Un an plus tôt, le résultat net était quant à lui de 1,46 million d’euros, en hausse de 12 %. Implanté en Belgique, Espagne, Luxembourg, Suisse et Allemagne, l’enseigne possède aujourd’hui 176 points de vente, dont 75 % en France.
- Le site, déjà accessible en néerlandais, le sera bientôt en anglais, espagnol et allemand;
- Pour parvenir à ses fins, le groupe a investi 500;
- 000 euros depuis un an et demi;
- Il lancera en février une campagne sur Internet, avec notamment l’achat de liens sponsorisés, puis en avril une campagne de publicité dans les médias;
Un effort de communication que semble avoir négligé son concurrent, ToutCash. com, lancé il y a dix mois (lire article Cash Converters tente une nouvelle percée sur le Web, 10/04/07 ). Avec 100. 000 visiteurs uniques en novembre 2007, ce dernier peine encore à décoller.
3 % de son activité sont aujourd’hui réalisés en ligne. Une précision toutefois, il ne permet pas de mettre en vente un article en ligne, contrairement à Troc. com, mais seulement d’acheter ceux déposés dans ses 35 magasins.
Lancé il y a à peine quelques jours, Troc. com a pour l’instant déjà enregistré 12. 000 à 15. 000 visites par jour et quintuplé le nombre de pages vues par connexion, par rapport à sa version vitrine. Un bon début, que devra consolider la stratégie des mois à venir.
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Est-ce que le troc existe encore ?
Le troc, un mode d’échange vieux comme le monde – Le troc existe depuis toujours et n’a jamais vraiment été oublié, que ce soit lors d’échanges informels, entre proches ou en réponse à des crises économiques ou monétaires. Au cours de l’histoire, le troc s’est plusieurs fois imposé comme un système économique alternatif au système classique qui dysfonctionnait.
Dans les années 90, lors de la transition vers le capitalisme de la Russie 1 , le troc était de mise pour faire face à une crise économique et sociale majeure. Comme avant dans le système collectiviste, les échanges de biens et services entre individus permettaient de subvenir a des besoins immédiats quand il n’y avait pas de liquidité.
Plus récemment, en Argentine, le troc a pris une place importante 2. Suite à la dévaluation du pesos, des organisations de troc sont nées, d’abord locales puis ont pris une ampleur considérable. Le Réseau Latino-américain de Socioéconomie Solidaire, crée en 1999 qui est allé jusqu’à 6 Millions de personnes en 2001 ! Où troquer quoi ? Pour les vêtements :
- Greendy : avec un abonnement vous pouvez troquer les articles de votre armoire que vous ne voulez plus.
- Vinted : le site de seconde main propose aussi de troquer directement vos habits contre ceux des autres Vinties.
Pour les livres :
- Booktroc. com : en envoyant vos livres et magazines vous gagnez des points avec lesquels vous pouvez commander d’autres ouvrages.
- Pochetroc. fr : même fonctionnement, spécialisé dans les livres de poche.
Pour les maisons :
- Trocmaison. com : proposez votre logement, cherchez ou vous souhaitez partir et échangez !
- Homexchange. fr : un service d’échange de maison pour les vacances sûre et économique
Pour les services :
- Pwiic. com : vous tapez ce que vous cherchez comme service et découvrez les personnes qui proposent cela proche de chez vous.
- simpletroc. com : un site de troc ou vous pourrez trouver tout et n’importe quoi
Les plateformes généralistes :
- Geev. fr : ultra dans l’air du temps, Geev c’est un site et une application mobile d’échange d’objets.
- Mytroc. fr : sur ce site vous pouvez troquer de 3 manières différents, soit directement, en échangeant des noisette ou encore en négociant votre échange contre un bien + des noisettes.
Quel est le principal problème posé par le troc ?
1 Le développement du troc dans les échanges en Russie entre 1992 et 1998, et ce alors même que le rythme de l’inflation se stabilisait et descendait vers 10% par an, soulève un problème théorique majeur. L’interprétation traditionnelle du troc analyse son développement comme une réaction à une perte de confiance dans une monnaie, dans le cadre d’une hyper‑inflation, poussant les agents à refuser cette monnaie comme moyen de paiement ou instrument d’épargne en raison du risque de perte de valeur de cette monnaie.
C’est la situation que l’on rencontre lors des grandes crises hyperinflationnistes comme en Allemagne et en Autriche à la fin de la première guerre mondiale, ou plus récemment en Argentine au début des années quatre‑vingt‑dix.
La situation observée en Russie après 1993 s’apparente à un contre‑exemple. Dans un premier temps, le troc s’accroît rapidement alors que l’inflation baisse, et atteint son pic à la veille de la crise financière au début de l’été 1998 alors que l’inflation est à son niveau historiquement le plus bas depuis le début de la transition.
Dans un deuxième temps, le troc se réduit fortement après la crise, et en particulier entre l’automne 1998 et l’été 2001, alors que, suite à la crise, le taux de l’inflation s’est significativement accru.
2 Il est incontestable que le rouble russe reste encore aujourd’hui peu attractif comme instrument d’épargne, comme l’indique le maintien d’une forte épargne en dollars (estimée à 50 milliards de dollars par la banque centrale). Cependant, ceci semble déconnecté de l’évolution du troc.
- 1 Voir les premiers chapitres de Brana, Mesnard & Zlotowski (2002).
3 Cette situation a provoqué un important, quoique tardif, débat. De nombreuses interprétations contradictoires ont été avancées pour tenter de donner un sens à une évolution qui semble invalider un point central de la théorie monétaire 1. 4 Les explications de nature fiscale, le troc serait une forme d’évasion fiscale, ne rendent pas pleinement compte non plus du phénomène.
L’usage du dollar comme réserve de valeur ne semble pas avoir substantiellement changé entre 1992 et 2002 alors que l’ampleur du troc a fortement varié comme on l’a indiqué, de 7% à plus de 50% des transactions interentreprises entre 1992 et 1998, pour se contracter sous les 25% en juin 2001.
S’il est incontestable que des transactions en troc peuvent être un moyen de frauder le fisc, on ne voit pas pourquoi le troc baisse bien avant les allègements fiscaux de 2000/2001. 5 L’explication par les termes de l’échange (le troc permet d’imposer des prix relatifs différents de ceux des échanges monétaires) serait cohérente avec une stabilité du troc, mais rend mal le processus de gonflement puis de rétractation.
- Elle implique de plus des hypothèses fortes sur les rapports de force clients‑fournisseurs, qui si elles sont crédibles dans certains secteurs de l’économie russe le sont moins pour d’autres;
- Cette explication ne doit pas être rejetée, mais ne peut être considérée comme la seule susceptible de nous faire comprendre le processus observé;
Poussée à l’extrême dans la thèse d’une « économie virtuelle » (Gaddy & Ickes, 1998), elle identifie le troc avec une stratégie de capture de la richesse de la part d’entreprises incapables de survivre. Cette interprétation extrémiste repose en réalité sur une incompréhension de la signification du concept de valeur ajoutée.
Elle est par ailleurs incapable de rendre compte de la croissance enregistrée en Russie après 1998 (Sapir, 1998 et 2002 ; Woodruff, 2002). 6 Il semble donc nécessaire de prendre en compte d’autres possibles explications.
Une analyse microéconomique, à partir du risque de transaction (risque de non‑paiement ou de non‑livraison) combiné avec un coût de transaction (comment trouver les conditions d’écoulement de produits hétérogènes) semble plus fructueuse. Cette analyse met en avant une hypothèse forte, celle de la pénurie de liquidité.
Elle assimile alors le glissement vers le troc à une forme particulière de la loi de Gresham, l’instrument de moindre utilité évinçant le « bon » instrument devenu trop précieux pour être risqué en des transactions douteuses.
Cette interprétation souligne alors le rôle des institutions qui encadrent les fonctionnements monétaires et sans lesquels la monnaie ne peut opérer. Elle conduit à une réflexion plus générale quant au statut de la monnaie dans une économie décentralisée.
7 On présente ici un modèle microéconomique simplifié centré sur la perception par les différents protagonistes à une transaction de risques de défection du partenaire. 8 Soit la transaction de montant T.
9 Pour le fournisseur confronté au choix entre un client qui fait preuve de réticence dans sa volonté de régler une commande en monnaie et un client qui a priori ne présente pas cette réticence, le critère consiste à comparer les utilités de deux formes possibles de la transaction.
10 Soit uTm l’utilité de la transaction monétaire et uTb l’utilité de la transaction en troc. 11 Le fournisseur restera dans le cadre d’une transaction monétaire si : ( I ) uTm > uTb. 12 uTm = aT-nT où (a) représente la préférence pour la forme liquide du moyen de paiement appliquée à la transaction T et (n) le risque d’impayé portant sur cette même transaction.
Ceci revient donc à considérer que la préférence naturelle pour la liquidité est équilibrée par un risque de défaut, susceptible d’engendrer une utilité négative. 13 La préférence pour la liquidité dépend directement des anticipations faites par les agents sur la stabilité du cadre économique et financier (le niveau et la nature de l’incertitude en particulier) ainsi que du coût de cette liquidité, tel qu’il s’exprime dans les taux d’intérêts réels.
Le risque d’impayé, qui peut être à chaque période statistiquement estimé, dépend quant à lui à la fois du degré de contrainte de la politique monétaire et du degré d’application des règles légales qui – normalement – organisent le cadre des transactions.
La question de la « confiance » est ici centrale, et cette confiance renvoie à l’existence (ou l’inexistence) d’un cadre institutionnel (Marin, 2000). 14 On doit cependant souligner que des interactions importantes existent entre la dimension légale et sociologique de la confiance et la politique monétaire.
A niveau égal de fonctionnement des institutions juridiques, un niveau plus élevé de la contrainte monétaire peut déplacer l’estimation du risque que fait l’agent. On est ici en présence d’effets de seuils, effets accentués par la possibilité ou non de répartir le risque sur un nombre élevé de transactions, qui sont susceptibles de provoquer des basculements brutaux dans la représentation des risques de non‑paiement.
Ainsi, un agent se livrant sur une période donnée (le mois ou la semaine) à un nombre élevé de transactions d’un faible montant a‑t‑il plus de possibilités d’établir une évaluation sur base statistique du risque de non‑paiement qu’un agent ne se livrant qu’à un nombre faible de transactions dans la même période.
On constate immédiatement un intéressant phénomène d’asymétrie cognitive. L’agent qui peut le mieux évaluer le risque de non‑paiement est aussi celui pour lequel ce risque a l’impact le plus faible (vu le montant de la transaction).
Inversement, l’agent qui dispose du nombre le plus faible d’éléments d’évaluation est aussi celui pour lequel le risque est le plus dangereux. Si on peut admettre que le premier de ces deux agents aura un comportement de calcul, avec un comportement qui n’est que progressivement influencé par le risque, il faut reconnaître que pour le second agent son comportement relèvera nécessairement de la règle heuristique : il « croit » ou « ne croit pas » en un accident de paiement et se comporte en conséquence.
15 uTb= nT-cT où (c) représente le coût de transaction d’un règlement en troc. 16 On considère ici que le coût de transaction peut être équilibré par la probabilité du défaut en monnaie. On voit d’ailleurs immédiatement qu’il n’y a pas de raison de supposer une utilité du troc positive si le risque de défaut de paiement était nul, ce qu’il n’est jamais dans une économie réelle.
17 La valeur de (c) est inversement proportionnelle à la durée dans le temps des contacts entre l’entreprise considérée et ses clients et fournisseurs habituels. Un agent qui contracte sans cesse avec de nouveaux partenaires doit à chaque fois renouveler ses connaissances sur le comportement de ces derniers et sur leurs préférences.
- Dans une telle situation, (c) est élevé;
- Par contre, plus les routines de transaction sont fortes et plus faible est (c);
- 18 On considère en effet que les coûts de transaction du troc dépendent des difficultés à obtenir un cadre multilatéral permettant d’obtenir les biens dont l’agent a besoin;
Ces difficultés sont logiquement inversement proportionnelles au nombre de transactions qui se déroulent sous cette forme ainsi qu’à l’ancienneté de ces relations. Cette hypothèse correspond aux données existantes sur le comportement des entreprises russes (voir Rozanova, 1998) montrant que le troc était d’autant plus élevé que les partenaires de l’entreprise étaient anciens.
Part du troc Dans les transactions de l’entreprise (en %) | Ancienneté de ses correspondants Mesurée par la part en 1997 de ceux d’entre eux avec lesquels l’entreprise était déjà en contact avant 1992 (en %) |
Moins de 10 | 11 |
10 à 40 | 30 |
40 à 70 | 45 |
Plus de 70 | 63 |
19 (Source : Rozanova, 1998 : 99) 20 Dès lors : UTm > uTb implique alors que T (a-n) > T (n-c) et donc que : ( II ) a+c > 2n. 21 Dans une économie qui fonctionne de manière habituelle en réseau (pour des raisons techniques comme pour des raisons culturelles et anthropologiques), (c) tend vers 0 et (II) tend vers a > 2n. 22 On ne développe pas ici sur les raisons qui peuvent conduire à des fonctionnements en réseau, mais on rappelle que ces raisons peuvent relever d’univers conceptuels différents.
De fortes dépendances et complémentarités techniques peuvent être un facteur « objectif » à la stabilisation d’un réseau, en particulier quand le bien ou le service faisant l’objet de la transaction présente de fortes spécificités et n’est que faiblement substituable.
Des raisons culturelles et anthropologiques peuvent tout aussi bien être invoquées. On connaît le rôle de certaines confréries dans des transactions commerciales et monétaires en Afrique de l’ouest, de même que les structures de famille « élargie » jouent un rôle important dans les routines commerciales en Asie du sud‑est ou en Inde.
- Le problème ici est moins de déterminer a priori pourquoi on est confronté à des relations en réseau que de reconnaître que de multiples facteurs peuvent inciter des agents économiques à ne pas chercher à sortir de routines transactionnelles;
23 On suppose que (a) et (n) dépendent de la liquidité de l’économie (L), cette dernière étant définie comme le rapport entre l’agrégat monétaire pertinent pour l’économie considérée (soit M0,M1,M2 ou M3 suivant les institutions financières) et le PIB. 25 De même, n = f (L) avec n = 1 pour L = 0 (en l’absence de liquidité, le risque d’impayé monétaire est égal à 1) et f’ < 0. 26 On obtient alors les courbes ci-dessous. 27 En ce qui concerne la courbe (a+c), si L = 0, alors par hypothèse a = 0. Mais, s'il n'y a plus de transactions monétaires (car il n'y a plus de monnaie), alors il n'y a plus de coût de transaction d'un contrat en troc, car il n'existe pas de forme alternative de transaction nous permettant de définir ce que serait un coût de transaction dans ce cas.
- 24 a = f (L, I), où I est le taux d’inflation que l’on suppose lui aussi lié à (L);
- On peut alors réduire la fonction comme a = f( L,La) avec a = 0 pour L = 0 (il n’y a pas de préférence pour la liquidité dans une économie qui ignore la liquidité) et a tendant vers 0 pour L tendant vers + ∞;
Donc, si L = 0, a+c = 0. 28 Quand L tend vers l’infini, la préférence pour la liquidité (a) tend vers 0. Si la préférence pour la liquidité est très faible comme dans le cas précédent, le coût de transaction d’un contrat en troc est aussi faible (faiblesse de la base de comparaison et multiplication des contrats en troc).
On en déduit que quand L tend vers l’infini, a+c tend vers 0. 29 Quant au maximum de (a+c), il est facile de montrer que dès qu’une économie devient liquide (L > 0), la préférence pour la liquidité (a) tend vers 1.
Le coût de transaction d’un contrat en troc augmente aussi rapidement au fur et à mesure que les agents se dégagent du troc. La forme ici adoptée paraît donc réaliste. 30 La courbe (n) tend, elle, vers une valeur constante quand L tend vers l’infini. En effet, même si la liquidité de l’économie est forte, il existera toujours un petit nombre d’agents qui feront défaut tant que des contrats se dérouleront en monnaie.
- La forme de (n) dépend directement des institutions chargées du respect des contrats;
- Plus ces institutions seront faibles, plus cette courbe sera plate;
- 31 L’existence d’un point d’intersection entre les deux courbes, n = (a+c)/2, est une hypothèse réaliste minimum;
Pour obtenir une situation telle que n > (a+c)/2 et ce quel que soit L, il faudrait supposer que la probabilité de défaut est toujours la plus élevée possible, autrement dit que personne ne respecte un contrat monétaire, même quand la préférence pour la monnaie est forte.
- Ceci est clairement irréaliste;
- 32 L’acceptation d’une transaction en troc est alors déclenchée, soit par un excès de liquidité (point L2), ce qui correspond à la vision classique de la théorie monétaire, le troc répond alors à une perte de valeur de la monnaie dans une situation d’hyperliquidité qui en général prend la forme d’une hyperinflation, soit par une pénurie de liquidité (point L1);
L’espace des transactions monétaires est donc compris entre ces deux bornes et correspond à la zone hachurée. Si les coûts de transaction du troc tendent vers 0, sous l’effet par exemple du développement de réseaux et de l’accumulation progressive des connaissances nécessaires pour opérer dans de telles conditions, cet espace tend à diminuer (L1’‑L2′).
Ceci pourrait être compensé par une modification de la courbe du risque des impayés (de n vers n’). 33 Un durcissement des dispositions légales pesant sur les mauvais payeurs accroîtrait la zone des transactions monétaires (L1″‑L2″) mais principalement vers la droite du diagramme, c’est‑à‑dire pour les situations de forte liquidité.
Elle serait très probablement peu efficace dans les situations de très faible liquidité, ou de politique monétaire exagérément restrictive, en raison de la nature de la formation des anticipations. Ainsi, la lutte contre la « barterisation » de l’économie ne peut que secondairement s’appuyer sur le renforcement du droit des transactions et doit passer, d’abord et avant tout, par la sortie de la situation de sous-liquidité.
34 Si le développement du troc en Russie entre 1992 et 1998, puis sa contraction ultérieure, ont indéniablement été des éléments dérangeants du point de vue de la théorie monétaire standard, un autre aspect dérangeant du troc est son développement au sein d’économies qui ne connaissent ni inflation galopante, ni crise généralisée du système des institutions, ni remise en cause brutale des échelles de prix relatifs.
Ceci va bien au-delà des réseaux locaux d’échange (les SEL soutenus par les tenants de l’économie alternative) qui concernent en général une population très fragilisée économiquement et socialement.
- 2 Source : Moge-Masson (2002 : 66‑67), et interview des responsables de Barterforum.
35 Aux Etats‑Unis, on estime à 450 000 les entreprises qui y recourent 2 , et en France (pays considéré ici comme en retard sur la Grande‑Bretagne et l’Allemagne dans le développement du troc entre entreprises) 6 000 entreprises se livrent régulièrement au troc tandis que sans doute plusieurs dizaines de milliers le pratiquent de manière épisodique. Le troc est parfaitement légal tant qu’il donne lieu à facturation. 36 Ce troc est clairement distinct des pratiques de clearing qui existent pour les grandes entreprises de négoce international. Il concerne ici avant tout les PME et PMI et se développe depuis le secteur des services (agences de marketing, agences de tourisme, coursiers, imprimeurs) vers des secteurs du transport et de la production (en particulier le mobilier de bureau mais aussi d’habitation). Contraintes et incitations au passage à des règlements en troc
Agent vendeur | Agent acheteur | |
Incitation | Trouver de nouveaux clients. Faciliter le déstockage, en acceptant des réductions de prix. Valoriser un produit innovant peu connu de la clientèle ou une offre de services liée à un produit. | Economiser le cash ou le « quasi » cash et préserver la trésorerie. Trouver des produits à des prix plus faibles que ceux du marché « normal ». |
Contrainte | Trouver un débouché ou une utilisation aux produits acquis en paiement. | Trouver des partenaires acceptant la compensation en bien dans des transactions différées. |
38 Ceci permet de distinguer certaines caractéristiques de ces transactions. D’une part, la contrainte de liquidité apparaît clairement, que ce soit pour un acheteur prêt à payer certes mais sans toucher à ses réserves liquides, ou pour un vendeur potentiel qui souhaite trouver rapidement de nouveaux clients ou déstocker et entend ainsi éviter des coûts potentiels.
37 L’analyse des raisons du développement de ces pratiques fait apparaître les demandes et les contraintes suivantes : Tableau 1. Dans ces deux cas on peut penser que des taux d’intérêt plus bas, ou une disponibilité plus grande des banques à accorder du crédit à des PME, diminuerait l’incitation.
Ce qui est en cause, alors, c’est une politique macroéconomique inadéquate ou un mode de fonctionnement des banques qui ne correspond pas à la réalité du tissu économique qu’elles doivent servir. 39 Par contre, l’incitation de valorisation d’un produit nouveau est très certainement indépendante de toute contrainte directe de liquidité.
Cette contrainte de liquidité peut induire des rapports de prix différents de ceux des transactions monétaires. La dimension « changement des prix relatifs » apparaît donc bien ici. Ceci soulève le problème fondamental de la valorisation dans des échelles multiples de prix relatifs, d’un bien jusqu’alors inconnu pour les échangistes.
La fixation d’un prix monétaire au sens traditionnel du terme semble exiger une connaissance partagée qui, si elle se vérifie dans un univers stationnaire (par ailleurs celui de la théorie néo‑classique qui nie l’importance de la monnaie), est radicalement mise en cause par l’invention.
L’inventeur est alors soumis à forte contrainte dans son rapport de force avec les producteurs de biens déjà existants. La monnaie, au lieu de permettre une meilleure gestion de cette violence fondamentale de l’échange, l’amplifie au point que l’échange ne peut avoir lieu qu’en sortant de la monnaie.
40 D’autre part, l’existence de mise en réseau par le biais d’internet, en faisant baisser le coût de transaction d’une opération en troc, facilite grandement le développement de ces pratiques. Des sociétés comme Barterforum en France se développent grâce à ce créneau.
- L’extension des réseaux de pratiquants réguliers du troc passe par une circulation d’informations relativement complexes tant sur les produits qui sont susceptibles de circuler que sur les services connexes à ces produits;
De ce point de vue l’internet est à l’évidence un bon média. Néanmoins, la pratique du troc exige l’acquisition de connaissances spécifiques. Il y a bien un « coût d’entrée » pour une entreprise qui désire pénétrer dans ce système. Mais, une fois acquises ces connaissances, les transactions semblent profitables et le « coût d’entrée » est alors rapidement amorti.
- Les entreprises qui ont commencé à user du troc de manière marginale développent progressivement l’ampleur de leurs transactions sous cette forme;
- 41 Il y a clairement une articulation entre des dimensions macroéconomiques (la politique monétaire, les institutions de crédit et de paiement) et des contraintes microéconomiques pour les entreprises;
On peut alors enrichir le raisonnement sur les points suivants. 42 A) Le recours à des règlements monétaires et comptables peut induire des coûts d’organisation particuliers, et ce notamment si la réglementation comptable est complexe. Ces coûts d’organisation pèsent d’autant plus que la firme est de petite taille.
Si les transactions sont particulièrement routinières et si les rapports d’échange sont considérés comme indiscutables entre les partenaires, alors le recours à des échanges non monétaires peut s’avérer moins coûteux, en terme de dépense monétaire et organisationnelle, que le règlement monétaire.
Paradoxalement, le troc apparaît ici comme simplificateur face à la monnaie, ce qui est l’inverse de la thèse traditionnelle. 43 B) La nature plus ou moins routinière des transactions renvoie à deux logiques différentes. La première est technique. Les transactions dépendent alors d’une forme de la division du travail qui pourrait être internalisée le cas échéant.
Le degré de liberté des partenaires dans la transaction est en fait très limité par les spécialisations techniques. Sa monétarisation peut être considérée comme formelle, dictée uniquement par une optimisation − temporaire – du mode d’organisation des entreprises.
Concrètement les deux partenaires de la transaction pourrait fusionner en une seule entreprise. La seconde logique renvoie à l’existence d’un groupe restreint de partenaires, dits partenaires habituels, en raison d’un problème général de confiance et de l’importance des connaissances tacites dans la construction de cette confiance.
La stabilité des rapports d’échange est ici moins dictée par un impératif technique que par la constitution de rapports sociaux particuliers basés sur des capacités réciproques de dissuasion ( tit for tat ).
Il y a un lock‑in dans les transactions qui peut être aussi contraignant que dans la première logique, mais dont les fondements sont radicalement différents. 44 Il faut alors revenir sur les caractéristiques et du troc classique, celui qui accompagne en général les hyperinflations, et du troc qui se développe en dehors de ces circonstances particulières.
- 3 Voir par exemple Simmel (1978) et la discussion dans Deutschman (1996).
45 Les différences notables que l’on constate, que ce soit dans le cas de la Russie ou dans celui du développement du troc dans nos propres économies montrent que ce troc hors hyperinflation témoigne d’un compagnonage avec la monnaie. Sauf conditions d’une forte aggravation de la situation économique ou institutionnelle, ce qui fluctue c’est le rapport des forces entre le troc et la monnaie, mais il n’y a pas de tendance à l’éviction totale de l’un par l’autre. Cette situation tend à accréditer l’idée que la monnaie serait – a contrario des thèses l’assimilant à un élément clé de la modernité économique et sociale 3 – irrémédiablement incomplète dans ses fonctions. Fonctions résiduelles de la monnaie suivant la nature du troc
Situation Fonctions de la Monnaie. | Troc « classique » en hyperinflation | Troc hors hyperinflation |
Instrument d’échange | Non (par refus du vendeur d’accepter un paiement en monnaie). | Non (par souhait de l’acheteur de ne pas se dessaisir de la monnaie). |
Instrument de compte | Non, dans la monnaie soumise à l’hyperinflation. Oui dans une devise étrangère. | Oui, mais avec un système de prix multiples. |
Réserve de valeur | Non, dans la monnaie soumise à l’hyperinflation. Oui dans les devises étrangères et les marchandises à écoulement facile. | Oui, mais partielle car les stocks de marchandises sont survalorisés. |
46 Plus globalement, on constate que l’usage de la monnaie n’a les qualités de simplification et de généralisation que lui attache la théorie économique que dans certaines conditions. La question des « libertés de transaction » (contracter quand on veut/avec qui on veut) n’est pas secondaire, et elle n’est jamais tranchée d’avance (Sapir, 2000). 47 La nature même des obstacles à l’usage plein et entier de ces deux libertés de transaction mérite attention.
Ceci remet en cause les représentations traditionnelles opposant le troc, considéré comme archaïque ou inefficient par essence à la monnaie considérée comme moderne et vecteur d’efficience. Tableau 2. 48 La multiplication des obstacles tant techniques que institutionnels à un usage des deux libertés de transaction réduit l’espace de fonctionnement optimal de la monnaie.
Ces obstacles peuvent être assimilés à des incomplétudes et des imperfections du marché. On sait, alors, que le recours à une logique pure de marché devient inefficient (Green, 1977 ; Jordan & Radner, 1982). Pousser à un usage systématique de la monnaie dans ces conditions, par exemple en réprimant administrativement ou fiscalement des pratiques de troc, pourrait aboutir à aggraver les inefficiences et non à les résorber.
49 L’évaluation des opportunités offertes par ces « libertés » n’est elle‑même pas indépendante du contexte dans lequel l’agent s’insère, et en particulier du degré de contrainte que fait peser sur lui directement la politique monétaire.
Une contrainte de liquidité trop forte ne se traduit donc pas par un accroissement proportionnel du coût de la liquidité ou du risque de transaction mais par des accroissements qui peuvent être plus que proportionnels, entraînant de véritables ruptures qualitatives.
- Ainsi, le troc, même quand il s’accompagne de l’usage formel de la monnaie comme unité de compte, a pour effet d’enraciner des situations de prix multiples dans les échanges;
- Ces situations contribuent à rendre inefficientes les logiques pures de marché et de concurrence (Salop, 1976 ; Salop & Stiglitz, 1977);
50 En effet, dans les conditions figurant dans le tableau qui suit, les pratiques d’arbitrages deviennent contre‑productives en matière de dégagement d’un équilibre. Les phénomènes de faible substituabilité et d’imparfaite divisibilité (phénomènes courants et normaux dans le monde de la production industrielle), les obstacles inévitables à l’obtention des informations, les différences qui existent entre les agents dans les processus informationnels, sont souvent endogènes à la nature des biens échangés.
Ils ne sauraient être résorbés par de simples changements dans la structure de la propriété ou par le développement d’activités d’arbitrage. Au contraire, ces dernières n’améliorent pas l’information mais permettent la captation de rentes par des agents non-productifs.
Les pratiques de négociations bilatérales, qui peuvent facilement déboucher sur le troc, sont au contraire des réponses logiques et efficientes dans de telles situations (Mitchell, 1979). Tableau 3. Limites à l’exercice des libertés de transaction
Obstacles techniques | Obstacles institutionnels | |
Liberté de contracter avec qui on veut | Contrainte technique en approvisionnement (qualité du produit demandé) entraînant une faible substituabilité du fournisseur ou de l’entrant. Situation de monopole technique (brevet) pour l’entrant. Spécificité des actifs matériels ou immatériels (connaissances). | Contrats de long terme avec clauses préférentielles. Absence de confiance généralisée entre les contractants potentiels et défaut de circulation des connaissances pertinentes (importance des effets de réputation). Institution de monopoles. |
Liberté de contracter quand on veut | Cycle temporel de production contraignant. Faible divisibilité du produit ou de l’entrant imposant des transactions en sauts discrets. Degré de périssabilité du produit. Contrainte de reproduction des agents. | Impossibilité de financer un relais temporel faute d’institutions de crédit. Impossibilité de renégocier les contrats. Impossibilité d’obtenir des couvertures‑risques sur le futur. |
51 On arrive donc à un résultat paradoxal, mais essentiel. La nature privée de l’initiative, combinée à son insertion sociale, rend à la fois la stabilité monétaire souhaitable et inutile si elle se paye d’une contrainte de liquidité trop forte. La stabilité de la monnaie n’est donc pas un objectif vers lequel il faudrait tendre à tout prix (si l’on ose dire.
- 4 Pour une discussion des apports de la psychologie expérimentale à l’analyse économique de la décisi (. )
- 5 Voir l’analyse de ce processus dans Hausman (1992 : chap. 13).
52 Les agents privés désirent naturellement que l’instrument des échanges soit stable, mais ils désirent aussi d’autres choses en matière de contexte de leurs activités économiques. Ce constat n’est en rien révolutionnaire. Les économistes standards pourraient, bien entendu, accepter l’idée que la stabilité de la monnaie soit une préférence parmi d’autres pour les agents économiques. Ils ajouteraient, alors, qu’elle est la condition première, au nom tout à la fois de l’indépendance de la formulation des échelles de préférence par rapport aux contextes et de l’hypothèse de transitivité des préférences.
C’est ici qu’il faut se séparer de l’économie standard. En effet, les hypothèses concernant les préférences individuelles, formulées dès le début de l’utilitarisme et systématisées avec l’économie marginaliste (Menger) et néoclassique (Walras), ont été expérimentalement invalidées 4.
La hiérarchie des préférences fluctue souvent brutalement (Lichtenstein & Slovic, 1971, 1973), elle est fonction des contextes et de la formulation des problèmes à résoudre (Tversky & Kahneman, 1986 ; Tversky, 1996), la transitivité n’est pas vérifiée de même que la monotonie temporelle (Kahneman & alii , 1993).
Ces résultats sont essentiels d’un point de vue théorique. Si la tradition marginaliste et néoclassique en économie a eu raison de poser le problème du modèle de comportement de l’acteur individuel, elle a erré en supposant ce modèle de comportement autonome de toute interaction sociale, face à une tradition sociologique (Durkheim, Dewey) mais aussi économique (Marx, Veblen, Commons et Keynes) qui défendait le contraire.
Confronté avec l’invalidation expérimentale des hypothèses de base du postulat d’autonomie (qui fonde l’individualisme méthodologique) les économistes se situant dans ces deux traditions ont adopté le plus souvent l’attitude pour le moins étrange, de la part de scientifiques, de la dénégation 5.
53 On doit ici ajouter que cette dénégation se retrouve aussi dans certains écrits hétérodoxes. Dans un ouvrage récent M. Aglietta et A. Orléan soutiennent que l’hypothèse d’une stabilité des préférences individuelles serait concevable dans une économie marchande pleinement constituée (2002 : 21).
Une telle analyse revient soit à nier le phénomène du framing effect mis en évidence dans les expériences de Tversky et Kahneman, soit à supposer que l’économie marchande est un méta‑contexte dans lequel tous les autres se sont dissous. La première branche de l’alternative est pour le moins étrange de la part d’auteurs qui affirment leur opposition à la pensée standard.
Mais la seconde branche ne l’est pas moins. Supposer que l’économie marchande soit un contexte au sens de ceux étudiés en psychologie expérimentale reviendrait à postuler une transparence de la totalité des comportements humains face à la relation marchande.
Seulement, si tel était le cas, ces comportements seraient parfaitement prévisibles et l’incertitude aurait entièrement disparu. Dans ce cas, la monnaie serait inutile et l’on serait revenu au monde de la théorie néoclassique que nos auteurs récusent par ailleurs.
54 Si on admet que l’évolution du contexte modifie la hiérarchie des préférences, on peut alors comprendre pourquoi, dans certaines circonstances, la stabilité de la monnaie cesse d’être plus désirable que l’accès à la liquidité ou que cette stabilité ne soit plus perçue comme une garantie de la stabilité des transactions.
On peut alors comprendre pourquoi, en certaines circonstances, se développent des comportements de défiance vis‑à‑vis d’un instrument monétaire devenu trop rigide et trop contraignant. L’insertion dans un cadre social donné peut alors se faire de manière moins coûteuse dans des proto‑organisations ou dans des réseaux stabilisés.
- Elle devient alors une alternative crédible à l’insertion directe par un marché indifférencié;
- 55 Une remarque analogue peut être faite en ce qui concerne le rôle du troc (et de la monnaie) dans l’évolution des prix relatifs;
Une stabilité croissante du niveau absolu des prix rend plus difficiles les évolutions des prix relatifs. En effet, en situation d’inflation relativement forte on peut assister à des baisses conséquentes de prix relatifs simplement par le fait que certains produits augmentent biens moins vite que d’autres.
Le recours au troc en situation de baisse de l’inflation peut aussi se comprendre comme une volonté de retrouver des marges de manœuvre en terme de prix relatifs (Woodruff, 2002 ; Mestre, 2002). Cette constatation renforce notre conclusion que la stabilité monétaire n’est pas souhaitable par dessus tout.
Mais elle a une implication anthropologique qui est loin d’être négligeable. Si, à un moment donné, les échanges monétaires deviennent insupportables, ceci revient à dire que – contrairement aux thèses inspirées de l’anthropologie catholique de René Girard et que défendent Aglietta et Orléan (2002) – la monnaie ne saurait dévier la violence du conflit entre parties prenantes d’une transaction.
C’est l’assimilation de la monnaie au bouc émissaire dans une transaction décrite comme une forme de la scène primordiale de la société marchande qui est alors révoquée en douce. 56 Ceci montre que la monnaie ne peut ni sublimer ni se substituer à des liens sociaux qui coexistent et pré‑existent.
Elle peut en modifier les conditions de fonctionnement, mais elle en est dépendante. Il y a donc une véritable dialectique de la monnaie, que toute tentative de réduction – qu’elle soit néoclassique ou autre – mutile, conduisant à reproduire un aveuglement sur la nature réelle des relations monétaires.
C’est quoi un Dex ?
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Un échange décentralisé ou DEX est l’évolution technologique d’un échange traditionnel. Dans un échange décentralisé, toutes ses opérations sont transférées au blockchain fonctionnant sur de puissants contrats intelligents, avec lesquels tout est géré au sein de la plateforme. T même si vous êtes nouveau dans le monde de crypto-monnaies y blockchain , ou au contraire, vous le savez déjà, il est fort probable que vous ayez entendu parler d’échanges.
- Ce sont des maisons d’échange numériques où vous pouvez échanger crypto-monnaies et des jetons pour de la monnaie fiduciaire ou pour d’autres crypto-monnaies;
- Et où la valeur des crypto-monnaies est déterminée par l’offre et la demande du cripto actifs sur le marché;
Mais Que sont les échanges décentralisés (DEX)? On parle beaucoup de ce type d’échange aujourd’hui, notamment pour le niveau de sécurité qu’ils offrent à l’utilisateur, voire l’anonymat. Echanges décentralisés, également appelés DEX , Ce sont des plateformes numériques qui fonctionnent comme des échanges traditionnels.
- Mais, contrairement aux échanges traditionnels, au centre du service opère un contrat intelligent;
- Cela élimine dans une large mesure les intermédiaires, ce qui les rend plus sûrs et transparents;
- En termes simples, un échange décentralisé, ou DEX, est un échange de crypto-monnaie exploité par contrats intelligents;
Cela signifie que la confiance et la gestion des fonds ne tombent pas sur une figure centrale. Mais au contraire, les utilisateurs de l’échange gardent le contrôle de leurs actifs à tout moment. Une fonctionnalité qui ajoute un haut niveau de sécurité, de confidentialité et même d’anonymat, lorsque vous opérez dans ce type de maisons d’échange.
Comment fonctionne un Exchange crypto ?
C’est quoi la monnaie pi ?
Qu’est-ce Que le Pi Network ? – Le Pi network est un réseau qui vous permet de miner, c’est-à-dire de gagner des cryptomonnaies Pi Coin (PI). D’une manière plus explicite, c’est une application de minage disponible sur mobile. Il a été créé par 3 docteurs de l’université de Stanford dans le but de démocratiser l’exploitation de la cryptomonnaie.
Grâce à Pi Network, tout le monde peut donc profiter de cette ascension financière partout où il se trouve. Le Pi Network est une plateforme de minage idéale pour les débutants. Il est doté d’une interface conviviale et facile à utiliser.
Pour miner sur Pi Network, il n’est d’ailleurs pas nécessaire d’avoir des connaissances spécifiques en minage. Le Pi Network est une application réputée pour sa faible consommation en énergie. En effet, son utilisation ne consomme pas la batterie de votre téléphone.