Pourquoi La Basse Vallée De L’Omo Est-Elle Un Site Préhistorique Majeur?
Germaine Audet
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Près du lac Turkana, la basse vallée de l’Omo est un site préhistorique de renommée mondiale, où ont été découverts de nombreux fossiles, notamment l’Homo gracilis, d’une importance essentielle pour l’étude de l’évolution humaine.
Qu’est-ce que la basse vallée de l’Omo?
Valeur universelle exceptionnelle – Brève synthèse La basse vallée de l’Omo est située au sud-ouest de l’Ethiopie et couvre une surface de 165 km 2. Les dépôts sédimentaires très anciens de la vallée sont désormais connus dans le monde entier car c’est là que furent découverts de nombreux fossiles d’hominidés d’une importance fondamentale pour l’étude de l’évolution humaine.
La basse vallée de l’Omo comprend les sites de recherches paléontologiques de Konso et Fejej, dont les dépôts sédimentaires remontent au plio-pléistocène. De nombreux fossiles d’animaux et d’hominidés y ont été mis au jour, notamment des fragments d’Australopithèque.
Les restes de vertèbres humaines, la faune, l’évolution paléo-environnementale apportent des éclaircissements sur les origines et les premières étapes du développement d’Homo sapiens en Afrique. Les outils de pierre découverts dans un campement sont aussi des témoins des activités techniques les plus anciennes que l’on connaisse d’êtres préhistoriques.
Ce bien du patrimoine est donc l’un des plus importants pour l’humanité. Pour que l’Omo puisse jouer son rôle de critère de datation de tous les dépôts anciens d’Afrique de l’Est, des éléments trouvés sur le site ont été utilisés pour établir des échelles bio-stratigraphiques, radiométriques et magnéto-stratigraphiques qui vont d’un million à 3,5 millions d’années.
Depuis 1966, les recherches scientifiques menées sur le site ont montré qu’il apportait une contribution significative à des études archéologiques, géologiques, paléoanthropologiques et paléo-environnementales de premier plan. Critère (iii) : Les données scientifiques obtenues sur le site préhistorique et paléoanthropologique de la basse vallée de l’Omo ont livré des enseignements sans équivalent sur les plus anciennes activités connues à ce jour menées par des êtres préhistoriques.
Critère (iv) : Les découvertes faites dans la basse vallée de l’Omo constituent des avancées exceptionnelles pour mieux connaître les activités culturelles à l’époque préhistorique. Intégrité Les limites du bien n’ont pas été convenablement déterminées ; il faut remédier à cette lacune en veillant bien à ce que tous les sites qui peuvent contribuer à la Valeur universelle exceptionnelle du bien y soient inclus.
Au-delà, son contexte et son environnement doivent eux aussi être définis et protégés. En raison de son grand éloignement, la vallée de l’Omo bénéficie d’un état de préservation qui en fait un lieu privilégié pour des recherches scientifiques. Bien qu’aucun projet de mise en valeur ne soit prévu dans un avenir proche, le bien est à la merci des activités de compagnies pétrolières et de sociétés d’exploitation de plantations installées dans les environs.
Il a été exposé au pillage. Authenticité Les sites où ont été faites des découvertes, tout comme leur environnement, restent intacts. De manière générale, les zones où de nouvelles données concernant l’homme des premiers temps pourraient être découvertes n’ont pas été altérées.
Eléments requis en matière de protection et de gestion Ce bien a été placé en 1969 sous la protection de l’Administration chargée des antiquités aux termes de la loi nationale en la matière de 1968. Aucun dispositif juridique spécial n’est prévu pour protéger la basse vallée de l’Omo, en dehors de la loi N° 209/2000 portant création de l’Autorité chargée de l’étude et de la conservation du patrimoine culturel en tant qu’institution chargée de ce bien.
Actuellement, ce sont les services locaux et régionaux d’information et de culture qui s’acquittent des fonctions de gestion. Le plan de gestion n’a toujours pas été établi et, en raison des difficultés géographiques très grandes qui se posent, rien n’a encore été entrepris à ce jour pour définir les limites du bien ou de sa zone tampon.
Ces derniers temps, la protection du bien est devenue un sujet de préoccupation en raison des activités de développement qui ont vu le jour dans les environs. Il est donc urgent de mettre en place une gestion structurée du bien et d’en définir les limites.
Des équipes internationales de recherche travaillent encore sur le site, dans le prolongement des activités commencées en 1976. En 1996, il avait été recommandé de procéder à un inventaire de l’état des dépôts pour pouvoir relever tous les changements induits par l’érosion.
Cette tâche reste à entreprendre. Des nomades dont on ne connaît pas le nombre vivent dans les environs de la vallée de l’Omo et il leur arrive de traverser le site, au risque de provoquer des dégradations. Il est prévu de construire prochainement un nouveau pont à 104 km de la vallée.
Quels sont les peuples qui vivent sur le fleuve Omo?
Cette page a été mise à jour le Mars 13, 2019 La vallée inférieure de l’Omo, au sud-est de l’Ethiopie, est habitée par huit peuples différents dont la population représente environ 200 000 personnes. Ces peuples vivent sur ces terres depuis des siècles.
De jeunes bergers mursi s’occupant du bétail, Ethiopie. © Ingetje Tadros/Survival |
Cependant, l’avenir de ces peuples est incertain. Un barrage hydroélectrique géant, Gibe III , est en construction sur l’Omo afin d’irriguer de vastes plantations qui sont la cause de leur expulsion de leur territoire. Salini Costruttori, une compagnie italienne, a commencé la construction du barrage Gibe III fin 2006 et l’a presque achevée. Les Karo (ou Kara), dont la population atteint environ 1000 à 1500 individus, vivent sur la rive orientale du fleuve Omo, au sud de l’Ethiopie. Ici, femme karo et ses enfants. © Eric Lafforgue/Survival Après avoir mené des études préliminaires la Banque européenne d’investissement et la Banque africaine de développement ont annoncé qu’elles cessaient de financer le barrage. Pourtant, la plus grande banque chinoise, la Banque de commerce et d’industrie, a accepté de financer une partie de la construction du barrage et la Banque mondiale finance les lignes de transport d’électricité.
- Des images satellite montrent que les opérations de remplissage du réservoir du barrage ont commencé;
- Cela anéantira un environnement fragile et le mode de vie de ces peuples qui dépendent étroitement du fleuve et de ses crues annuelles;
Des centaines de kilomètres de canaux d’irrigation détournent les eaux vitales vers les plantations. Survival et plusieurs organisations régionales et internationales, ainsi que des hydrologues et d’autres spécialistes, estiment que le barrage Gibe III et les plantations auront des conséquences catastrophiques sur les peuples de l’Omo qui vivent déjà très difficilement dans cet environnement aride et hostile.
En mars 2011, le gouvernement éthiopien a annulé sa demande d’aide financière au gouvernement italien. La requête avait suscité la vive préoccupation de plusieurs ONG italiennes qui avaient exhorté le ministre des Affaires étrangères à ne pas soutenir le barrage controversé.
Survival et plusieurs organisations régionales et internationales estiment que le barrage Gibe III aura des conséquences catastrophiques sur les peuples de l’Omo qui vivent déjà très difficilement dans cet environnement aride et hostile. Télécharger ‘What Future for Lake Turkana?’ par Sean Avery.
Comment vivent les peuples de la vallée de l’Omo?
Les peuples de la vallée de l’Omo vivent sur ces terres depuis des siècles et ont développé des techniques sophistiquées de survie dans un environnement hostile.
Quel avenir pour les peuples de l’Omo?
Cette page a été mise à jour le Mars 13, 2019 La vallée inférieure de l’Omo, au sud-est de l’Ethiopie, est habitée par huit peuples différents dont la population représente environ 200 000 personnes. Ces peuples vivent sur ces terres depuis des siècles.
De jeunes bergers mursi s’occupant du bétail, Ethiopie. © Ingetje Tadros/Survival |
Cependant, l’avenir de ces peuples est incertain. Un barrage hydroélectrique géant, Gibe III , est en construction sur l’Omo afin d’irriguer de vastes plantations qui sont la cause de leur expulsion de leur territoire. Salini Costruttori, une compagnie italienne, a commencé la construction du barrage Gibe III fin 2006 et l’a presque achevée. Les Karo (ou Kara), dont la population atteint environ 1000 à 1500 individus, vivent sur la rive orientale du fleuve Omo, au sud de l’Ethiopie. Ici, femme karo et ses enfants. © Eric Lafforgue/Survival Après avoir mené des études préliminaires la Banque européenne d’investissement et la Banque africaine de développement ont annoncé qu’elles cessaient de financer le barrage. Pourtant, la plus grande banque chinoise, la Banque de commerce et d’industrie, a accepté de financer une partie de la construction du barrage et la Banque mondiale finance les lignes de transport d’électricité.
Des images satellite montrent que les opérations de remplissage du réservoir du barrage ont commencé. Cela anéantira un environnement fragile et le mode de vie de ces peuples qui dépendent étroitement du fleuve et de ses crues annuelles.
Des centaines de kilomètres de canaux d’irrigation détournent les eaux vitales vers les plantations. Survival et plusieurs organisations régionales et internationales, ainsi que des hydrologues et d’autres spécialistes, estiment que le barrage Gibe III et les plantations auront des conséquences catastrophiques sur les peuples de l’Omo qui vivent déjà très difficilement dans cet environnement aride et hostile.
- En mars 2011, le gouvernement éthiopien a annulé sa demande d’aide financière au gouvernement italien;
- La requête avait suscité la vive préoccupation de plusieurs ONG italiennes qui avaient exhorté le ministre des Affaires étrangères à ne pas soutenir le barrage controversé;
Survival et plusieurs organisations régionales et internationales estiment que le barrage Gibe III aura des conséquences catastrophiques sur les peuples de l’Omo qui vivent déjà très difficilement dans cet environnement aride et hostile. Télécharger ‘What Future for Lake Turkana?’ par Sean Avery.